Territoires tissés implique les tisserands du Palais Agonglo à Abomey, des étudiant.e.s et enseignant.e.s de La Cambre à Bruxelles et de l’Ecole du Patrimoine Africain (Université d’Abomey-Calavi). Le projet interroge la création et l’artisanat comme un levier de rencontre, d’apprentissage et d’émancipation.
Cette initiative s’inscrit dans un programme de coopération bilatérale entre le Bénin et la Belgique, jusqu’à l’horizon 2023. Un programme de 5 ans qui se construit comme un laboratoire donnant aux artisans, aux étudiant.e.s designers et architectes, ainsi qu’aux étudiant.e.s de l’EPA, l’opportunité d’investir les valeurs que transmet la production du textile et le site des ateliers: un vecteur de civilisation, d’art et de culture, de technique, une ressource patrimoniale et économique cruciale.
Ce projet est financé par Wallonie Bruxelles International, avec le soutien financier de l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles, dans le cadre de sa politique de Coopération au développement.
Association pour la Valorisation et la Promotion du Tissage Traditionnel d’Abomey.
Constant Adonon est le responsable de l’AVPTTA et le coordinateur du projet sur place. Constant attend du partenariat avec la Cambre et l’EPA un renouveau esthétique du tissage béninois, afin de promouvoir cette tradition et d’éventuellement la renouveler, de valoriser les productions des artisans pour les ouvrir à un marché plus large et plus valorisant.
Christophe Agbojannafa Adonon, le vieux sage, descendant d’une famille de tisserands, est la mémoire vivante de l’association.
La Cambre est une école supérieure des arts organisée par la Fédération Wallonie Bruxelles. Les ateliers d’architecture d’intérieur représentés par Pierre Lhoas, de design industriel, représentés par Giampiero Pitisci et de design textile, représentés par Anne Masson sont à l’initiative de Territoires Tissés. Douze à quinze étudiant.e.s sont impliqué.e.s chaque année dans ce projet interdisciplinaire, incorporant différentes pratiques au fur et à mesure des étapes de travail.
Estelle Chatelin, designer textile, diplômée d’un master de l’ENSAV en 2017 participe également au projet en y apportant son expertise. Suite à une collaboration avec les tisserands de l’atelier Agonglo, elle accompagne les étudiants et les artisans sur les deux continents.
École du Patrimoine Africain basée à Porto Novo et fondée en 1998, et représentée par Franck Ogou. L’EPA a le statut d’organisation internationale au Bénin; établissement universitaire de 2e cycle à vocation internationale spécialisé dans la conservation et la médiation du patrimoine culturel tangible et intangible. Clara Dégunénon et Angelo Alapini, contribuent au projet dans le cadre de leur Master en Patrimoine menant une recherche sur l’histoire du Palais et du patrimoine liée aux tisserand.e.s.
Au Bénin, le tissage se transmet par la parole et la monstration: il n’existe pas de système de notation d’un tissu et cela implique que la plupart des tissus anciens des rois du Dahomey ont été oubliés et seul un petit nombre de tisserands maîtrisent encore ces techniques de tissage. Le projet tout entier repose sur la compréhension de ce patrimoine afin de pouvoir l’identifier avec rigueur pour qu’il puisse être à son tour compris et reproduit par les futurs tisserands.
Une grande majorité de ces tissus anciens (leur signification et leur technique de production) repose aujourd’hui sur la mémoire du vieux sage Christophe: il a une connaissance de chaque pagne traditionnel, tant en terme de production que d’histoire et d’anecdotes. Si la transmission de ce patrimoine se fait par voie orale, Christophe est l’un des seuls à en maîtriser chaque aspect, d’où l’importance de sauvegarder son savoir par écrit.
projets réalisés et en cours: archivage des différents pagnes / création d’une fiche technique / mise en place d’un espace de consultation nommé « salle des archives et de vente » / mise en place d’outils pour la numérisation et la communication (en cours).
