Au temps des dynasties et encore aujourd’hui, n’importe qui ne pouvait tisser le pagne KIibibi. Le tisserand doit obéir à un ensemble de règles strictes ; s’il enfreint ne serait-ce qu’une seule de ces règles, le tissu perd alors tout pouvoir. Ce pagne agit ainsi comme un talisman (sur le roi) et le protège de tout mal. « Klé » signifie criquet, et « bibi » habile, agile, en fɔn. « le criquet, habile, ne reçoit pas la balle du chasseur » et « le criquet qui est habile ne meurt pas du feu ». Lorsque le tisserand tisse le pagne, personne ne peut le voir. Il doit rester dans un endroit caché, nu et sans se laver. Il ne doit pas manger ; il ne prend que quelques feuilles de kola et de la boisson, et laisse des feuilles dans sa bouche pour se rappeler qu’il ne doit parler à personne. Tout doit être fait le même jour : la teinture, la chaîne, le montage et le tissage. Aussi, le tisserand coupe des herbes, de la broussaille qu’il étend par terre et fait son atelier sur ce tapis de feuilles. Ce rituel est aujourd’hui appliqué lors de commandes et circonstances spécifiques.